
Thérèse Yao artiste conteuse
Je travaille avec énergie pour espérer aller de l’avant
A force de chercher à sauvegarder le conte qui est l’un des pans de sa culture, Thérèse Yao a gravi beaucoup d’échelons. Des années de recherche de formation jusqu’à l’affirmation de soi, la jeune femme est devenue une conteuse émérite. Le point d’honneur qu’elle met à cet art oratoire de ses ancêtres, l’a poussée à mettre sur pied un festival dédié au conte. Dénommé : « N’kawa N’wouman », il vient de clore sa 5ème édition. Actulive.net l’a croisée pour partager sa passion. Selon elle, beaucoup reste à faire.
Qui est Thérèse Yao ?
Je suis artiste dans le sang. J’ai une histoire artistique assez particulière. Je suis comédienne, conteuse. Je me suis lancée dans les arts par une force intérieure. Je suis allée voir les ainés du domaine qui se sont voulus réticents à m’engager. Après un essai que Martin Guédé Ba m’a fait faire, il m’a affirmé qu’il y a de la bonne graine en moi. Mais qu’il me fallait chercher à me perfectionner. Je rejoins Oméga David et je fais mes premières armes. Obin Manféi et Taxi conteur m’ont beaucoup aidée grâce aux ateliers de conte qu’ils organisaient. C’est à travers ceux-ci que j’ai eu le B, A, Ba de la discipline.
Quel bilan faites-vous après la 5ème édition du festival «N’kawa N’wouman» ?
Je dirai que le conte est en train de refaire sa toilette. Les voix se lèvent çà et là pour signifier les richesses de cet art oral. Les cinq ans ne permettent aujourd’hui d’avoir les premiers pas de nos ambitions. Pour quelqu’un qui se veut perfectionniste, cinq ans ne suffisent pas. Je ne mets pas la charrue avant les bœufs. En termes de travail, je travaille avec énergie, pour espérer aller de l’avant avec ceux avec qui je travaille.
A l’origine, votre ambition était de soulager les Baoulés qui ne pouvaient pas faire le déplacement de la Pâques. D’où ce nom que vous avez donné au festival. Et vous voici parachuter au conte. Alors ?
Effectivement en Pâques la communauté baoulé se rue vers les gares routières et ferroviaires, pour se retrouver dans leurs familles au village. C’est seulement pour le week end. Que ce soit l’Ambassadeur, le planton, le débrouillard … en y allant, chacun laisse ses enfants en ville sans se soucier que cet enfant devrait faire le déplacement pour aller connaitre ses racines, pour se plonger dans la tradition. Quelles matières lui laisserons-nous, lui qui n’a jamais vu comment se pratique la danse traditionnelle de chez lui ? Demain on sera étonné de savoir qu’il ne sait pas parler son patois et qu’il est en train de dévier. La question que je me suis posée est de savoir que faire pour ces enfants. Les mettre en contact avec leurs traditions, m’a emmené à instituer le festival N’kawa N’wouman. Qui signifie en français : « Si je reste ici, je n’en mourrai pas. ».
Quels autres bienfaits apporte le festival ?
Le conte nourrit son homme. Si certains jeunes le pratiquaient, ils pourront écrire des recueils, des romans, faire des tournées et également faire perpétuer leurs traditions. Le conte peut leur donner beaucoup d’argent, en et place que d’aller mourir dans l’océan et servir parfois de diner à des poissons.
Réalisée par Clemso ACTULIVE
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